L’Organisation mondiale de la santé (OMS), lors de la journée mondiale de lutte contre le paludisme, vient d’annoncer pour 2018 le lancement du premier vaccin contre la malaria. Une maladie qui a touché 212 millions de personnes en 2015 et qui en tue 430.000 chaque année.
Sur les 430.000 victimes, c'est en Afrique que les décès sont les plus nombreux (92%), suivie par l’Asie du Sud-Est (6%) et la Méditerranée orientale (2%). On comprend dès lors, toute la valeur que représente ce vaccin face à ce constat alarmant. Le projet pilote sera lancé au Ghana, au Kenya et au Malawi.
À Wavre, c’est grâce aux 350 scientifiques du laboratoire pharmaceutique de GlaxoSmithKline (GSK) Vaccines qui ont bossé d’arrache-pied depuis une trentaine d’années qu’un tel résultat est devenu possible. Sophie Biernaux, responsable pour le paludisme chez GSK Vaccines s'exprime : «C’est vraiment une très bonne nouvelle pour tous les chercheurs de savoir qu’un tel vaccin a été développé dans une société pharmaceutique implantée chez nous. On est très fiers en tant que cliniciens belges» La production étant effectuée, en partie, à Rixensart.
Le vaccin est révolutionnaire en ce sens qu’il s’attaque directement aux parasites après la morsure de moustique et avant qu’il n’arrive dans le sang. Les vaccins habituels, eux, conduisent à la production d’anticorps dirigés contre les agents infectueux. Les cliniciens qui ont travaillé sur le Mosquirix l’étudient depuis les années 80 avec des partenariats partout dans le monde : «On a travaillé main dans la main avec des cliniciens d’Afrique et des États-Unis. Énormément de personnes se sont investies dans ce projet», explique Sophie Biernaux.
L’ambition est de vacciner 450 000 enfants africains vaccinés d’ici 2022 .Le vaccin injectable, connu sous le nom de «RTS, S» ou Mosquirix a été mis au point pour protéger les jeunes enfants en Afrique, principales victimes du paludisme car ils n’ont pas encore d’immunité naturelle face à ce dernier. GSK qui travaille en collaboration avec l’ONG PATH Malaria Vaccine Initiative s’est engagée à produire le Mosquirix à prix coûtant et donc, à ne pas en tirer profit. Le développement du vaccin se chiffrant pourtant en milliard d’euros.
Le vaccin est actif pendant 4 ans et demi et n’agit cependant que sur certains cas de malaria. Afin de parfaire son efficacité, les techniques habituelles de prévention seront toujours indispensables telles que les moustiquaires imprégnées, les répulsifs anti-moustiques et d’autres traitements préventifs pour les femmes enceintes et les nourrissons.
«En Afrique subsaharienne, un enfant peut connaitre jusqu’à 10 épisodes de malaria sur un an. Grâce au vaccin il n’en connaîtra plus que six», explique Sophie Biernaux.