Bonjour à toutes et à tous.
Le championnat du monde des rallyes n’échappe pas à la règle : comme dans la plupart des disciplines sportives, il y existe des traditions auxquelles nul ne déroge. Ainsi, à peine la cérémonie du podium est-elle terminée que les vainqueurs du rallye de Sardaigne ’’doivent’’ plonger tout habillés dans les eaux du port d’Alghero, centre névralgique de la manche italienne du WRC.
Eh bien, je me suis fait un plaisir de respecter cette tradition avec mon pilote Thierry Neuville mais aussi notre ingénieur, le chef mécano et d’autres membres du team Hyundai afin de célébrer dignement notre victoire dans ce cinquième round de la saison. Et croyez-moi, je ne suis pas près d’oublier ce bain en Méditerranée tant il a couronné une course en tous points parfaite !
Lors de notre précédent contact, je vous avais fixé rendez-vous au Portugal. J’étais persuadé en effet que cette épreuve devait marquer un moment important dans la campagne 2016 de l’équipage que je forme avec Thierry. J’ai juste commis une petite erreur de timing… Un incident indépendant de notre volonté a en effet ruiné nos chances de briller en terre portugaise, mais nous savions que ce n’était que partie remise. La Sardaigne nous laissait en effet d’excellents souvenirs puisque nous y avions terminé sur le podium en 2013 et 2015 ; et pour le dire autrement, nous ’’sentions’’ bien cette étape italienne du calendrier.
D’entrée de jeu, nous avons eu la confirmation que nous pouvions y jouer les premiers rôles. Dès le shakedown, la courte spéciale-test programmée quelques heures avant le départ, Thierry et moi avons été habités par cette confiance indispensable pour réaliser de grandes performances. Et au fil des kilomètres, ce sentiment s’est précisé : nous étions en parfaite osmose avec notre Hyundai i20 dont les réglages se révélaient adaptés à un terrain très exigeant, notre rythme était adéquat car il nous permettait d’évoluer aux avant-postes sans prendre des risques insensés sur des routes en terre éprouvantes pour la machine comme pour les hommes, les notes reflétaient bien les difficultés des spéciales, bref ça devait le faire. Et ça l’a fait !
Durant toute la course, nous avons croisé le fer avec les Finlandais Jari-Matti Latvala-Mikka Anttila qui, s’élançant juste avant nous dans les étapes de vitesse, y évoluaient donc dans des conditions identiques. Assez vite, il est apparu que la médaille d’or allait se jouer entre nous. Et c’est à la régulière que nous nous sommes imposés avec une grosse vingtaine de secondes d’avance sur nos rivaux, décrochant notre deuxième victoire mondiale après celle du Deutschland 2014. Mais précisément, le succès en Sardaigne revêt un lustre particulier parce qu’il a été conquis au terme d’une belle bagarre qui a duré jusque dans les ultimes kilomètres alors qu’en Allemagne, nous avions gagné en partie grâce aux ennuis ayant frappé nos adversaires. Pour un sportif, triompher et faire briller les couleurs de ses partenaires dans ce contexte est particulièrement valorisant.
Sanctionnant une course fatigante – 16 heures dans l’habitacle durant la journée de samedi –, ce résultat tombe à point nommé avant plusieurs rendez-vous majeurs. Début juillet, le WRC se produira en Pologne puis mettra le cap sur la Finlande, quatre semaines plus tard, et sur l’Allemagne durant le troisième week-end d’août. Je serais ravi de vous compter parmi les supporters qui effectueront le court déplacement dans la région de Trier – Trèves, si vous préférez – où se déroule la manche allemande ; ce n’est pas bien loin de la Belgique...
Pour conclure, je peux vous assurer en tout cas que la victoire en Sardaigne a boosté mon moral et que je ferai le maximum pour poursuivre ma saison 2016 sur ce tempo.
À très bientôt.
Nicolas