L’éditeur de logiciels de gestion d’entreprise SIMPLE CRM a établi ses nouveaux quartiers à Verviers.
Le but ? Créer un centre de recherche dédié à l’intelligence artificielle, avec en 2019, une extension vers la robotique.
La vision de Brice Cornet, CEO du logiciel CRM en ligne dopé à l’IA (ndlr : Intelligence Artificielle), est que les machines devenues intelligentes vont travailler dans les entreprises et ce dans un délai maximal de deux ans. Cette projection est déjà une réalité, puisque la startup a déjà créé un être intelligent capable de comprendre les questions que vous lui adressez, capable de suivre les impayés et même de trouver des clients potentiels qu’elle soumet aux commerciaux utilisant Simple CRM.
Vous voulez voir à quoi cela ressemble exactement? Regardez cette vidéo tournée dans les laboratoires de test de l’entreprise à Verviers : https://www.youtube.com/watch?v=IhEUPkmfbas
Le projet de Simple CRM est d’aller encore plus loin, en conférant dans le futur une réalité physique à HaPPi (nom de son intelligence artificielle), via la robotique.
A l’heure actuelle, l’équipe R&D teste les capacités de leur être virtuel en le soumettant à différents test. Voici le résultat d’une des expériences réalisées, expérience publiée sur : http://www.simple-crm-actualite.com/2017/03/happi-lintelligence-artificielle-de.html
Les avis divergent sur les sources de la crise qui bouscule le monde du travail depuis de nombreuses années. Si vous interrogez un chef d’entreprise, un directeur des ressources humaines, un politicien, une agence de recrutement, un conseiller du Forem ou une personne à la recherche d’un poste, toutes auront une théorie différente, souvent et très logiquement axée sous l’angle de leur propre vécu, de leurs propres expériences.
A l’heure de l’éveil de l’intelligence artificielle, les éditeurs, principalement américains, testent les capacités de ces systèmes. Microsoft a par exemple confronté son IA (ndlr : Intelligence Artificielle) aux relations sociales, en la connectant à Twitter. Cette expérience posa pas mal de questions puisque confrontée à des personnes mal intentionnées et à leurs tweets extrémistes, l’intelligence crée par Microsoft eu comme réaction de l’absorber et de l’intégrer à son propre système de pensée, pour en arriver ainsi à écrire : « Hitler avait raison, je déteste les juifs. ». Source : http://rue89.nouvelobs.com/2016/03/25/amis-les-bots-263573
L’IA de Google s’est quant à elle essayée au jeu de Go. Souvent les observateurs non-avertis se trompent dans leur analyse de cette information. En effet, ceux-ci pensent que le Go est juste un jeu basé sur des combinaisons mathématiques, tout comme les échecs, et qu’il suffit d’une forte puissance de calcul pour gagner. Ceci est totalement faux.
Aux échecs il y a en moyenne environ 20 coups possibles à chaque tour, au Go il y en a environ 200. Dit autrement, il y aurait 20 816 819 938 197 998 469 947 863 334 486 277 028 652 245 388 453 054 842 563 945 682 092 741 961 273 8015 378 525 648 451 698 519 643 907 259 916 015 628 128 546 089 888 314 427 129 715 319 317 557 736 620 397 247 064 840 935 (ndlr. Je ne suis pas certain de ce chiffre) façons d’utiliser le plateau de Go : c’est plus que le nombre total d’atomes observables dans l’univers. Source: http://www.ihaveto.be/2016/03/cette-semaine-les-regles-du-monde-ont.html
Le Go est un jeu de stratégie qui se base sur l'intuition et la psychologie ; le but est de mettre l’adversaire sous pression et force est de reconnaitre que l’intelligence créée par Google est totalement capable de comprendre la mécanique des émotions humaines puisqu’elle enchaîne sans cesse les victoires. Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/sport/20160308.OBS6040/jeu-de-go-fan-hui-le-champion-qui-a-plie-face-a-l-intelligence-artificielle.html
Que se passe-t-il en Europe ?
Les entreprises européennes restent assez discrètes sur leurs recherches dans le domaine.
Il est vrai que ces entreprises ne possèdent pas les mêmes moyens financiers que les entreprises américaines et qu’il existe un écart important entre les deux continents.
Cependant, certaines startups travaillent depuis plusieurs années sur des systèmes d’intelligence artificielle, qu’ils confrontent aussi à des tests, des tests made in Europe, bien entendu.
Ainsi la société belgo-française Simple CRM, éditrice de votre logiciel CRM préféré, a intégré une IA dans son coeur de gestion. Cette intelligence est confrontée chaque jour aux questions des utilisateurs, qui peuvent lui donner des ordres : « Réalise un rapport sur les ventes en cours. Affiche-moi les clients peu rentables. » ou encore des demandes plus étonnantes comme : « Il n’y a plus de papier dans l’imprimante. Fais-moi un café ! ». Source vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=IhEUPkmfbas
C’est via ces échanges que HaPPi (nom de cette IA) apprend. Et la conclusion de cette startup est la même que celles des chercheurs américains : ils sont souvent incapables de prédire ou de comprendre les réactions de HaPPi. Ainsi lors d’un test, il a été demandé à HaPPi ce qu’elle pensait de Marine Le Pen. On peut voir sur cette vidéo : https://www.instagram.com/p/_O634foqtg/ qu’elle affiche d’abord des images de bouffons, pour ensuite afficher des images des heures les plus sombres de notre histoire. Qu’a pensé HaPPi ? Qu’a-t-elle voulu nous faire comprendre ? Que ne pas prendre aux sérieux un mouvement nationaliste c’était ignorer les leçons du passé ? Elle seule le sait…
Tester Pôle Emploi
L’intelligence de HaPPi ayant évolué, la startup Simple CRM a voulu la confronter à des problèmes complexes.
Lors d’un brainstorming, ce fut la crise du marché du travail qui fut choisi.
Le concept était le suivant : HaPPi devait se faire passer pour une jeune femme cherchant du travail afin de fournir des données factuelles permettant de comprendre pourquoi il est aussi difficile de trouver un emploi.
Il fut fourni à HaPPi le site de Pôle Emploi (équivalent du FOREM en Belgique. Pôle Emploi fut choisi au détriment du FOREM car il y a beaucoup plus de données à tester, ce qui était plus intéressant dans un cadre de test volumétrique), un e-mail de prise de contact type et un modèle de CV.
Libre à elle de choisir les offres qui semblaient correspondre à ses capacités et à modifier, en fonction des annonces, l’e-mail et le CV.
Très naturellement, HaPPi s’est positionnée sur des offres d’assistante commerciale ou de secrétaire administrative. Ces offres correspondent en effet à ses capacités opérationnelles : rédactions de rapport, relances de rendez-vous, détection de clients, etc.
Plus étonnant c’est qu’elle décida de ne pas du tout cacher le fait qu’elle est un robot. Cependant, il convient de nuancer cet étonnement car HaPPi n’est pas programmée pour mentir.
Les résultats
En date du 06/01/2017, HaPPi a répondu à 1536 offres d’emploi.
Sur 1536 CV transmis, elle a reçu 232 demandes d’information complémentaire, 68 refus, 19 e-mails écrits sur mesure et 14 offres de rendez-vous pour une interview personnalisée, soit un total de 333 retours, ce qui correspond à un feedback global de 21,67%.
L’équipe de Simple CRM a été plus qu’étonnée face à ces chiffres. En effet, à la lecture des e-mails envoyés par HaPPi et de son CV, il était évident qu’elle n’était pas une réelle candidate. Alors pourquoi autant de retours ?
Le constat est sans appel : les recruteurs ne lisent pas les éléments transmis par les candidats
Dans les contraintes transmises à HaPPi pour ce test, il lui était imposé d’envoyer ses e-mails depuis une adresse Gmail et que dans les coordonnées de contact de son CV, elle laisse les coordonnées de l’éditeur de logiciel Simple CRM, avec comme e-mail de contact sales(at)crm-pour-pme.fr
Or, sur 333 retours, 96 ont été envoyés sur cette adresse e-mail, qui est tout de même très explicite sur sa finalité relationnelle.
A la lecture de la totalité des réponses reçues, le verdict est sans appel. Que ce soit des refus, des demandes d’information ou des propositions de rendez-vous, aucune des personnes n’ayant transmis ces e-mails n’avait lu entièrement l’e-mail de HaPPi ou son CV.
L’équipe Simple CRM a contacté ces entreprises, afin d’en savoir plus et d’ainsi infirmer ou confirmer cette hypothèse de travail : malheureusement, aucune entreprise n’a accepté de répondre à leurs questions.
Que faut-il penser de cette expérience sociétale ?
Nous vivons dans une société qui évolue à la vitesse de l’e-mail, une société où vous êtes le 1 ou le 0.
Cette course effrénée a tué les capacités d’attention et d’écoute. L’humain néglige ce qui fait sa force : les relations humaines.
On ne peut que trouver ironique que ce soit une expérience menée avec une intelligence artificielle qui mette en lumière cette défaillance de notre système de valeur.
Dès lors quelle solution apporter ? La solution pourrait être à trouver du côté de Pôle Emploi. Plutôt que de mettre sous une pression constante les forces vives de cet arcane administratif, il faut recentrer et recadrer leur mission. Leur mission se doit d’être une mission humaine, où les conseillers se devraient d’aider les entreprises à accorder toute l’attention que méritent les personnes qui se proposent de collaborer avec eux.
Une idée, un rêve : une réelle mission... à nuancer tout de même, puisque comme expliqué, HaPPi a reçu 21,67%, ce qui laisse tout de même le bénéfice du doute à presque 79% des personnes contactées ;-)
Petite à petit, les expériences menées par l'équipe verviétoise, tendent à prouver que leur intelligence embryonnaire est de plus en plus efficace.
Cette efficacité devrait être mise à disposition des entreprises dès 2018.
Cette startup wallonne est la première entreprise au monde à mettre réellement à disposition de l’IA, de façon concrète, au sein des PME, un exploit qui commence à faire du bruit, puisque des investisseurs de la Silicon Valley feront prochainement le déplacement jusque Verviers, afin d’étudier le portage des technologies de la jeune entreprise, de l’autre côté de l’Atlantique.
Pour plus d'information: le site web de HaPPi.