Le studio d'animation bruxellois nWave dévoile prochainement dans les salles « The Queen’s Corgi », son tout dernier long-métrage, déjà acheté dans près de 70 pays ! C'est l'occasion d'en découvrir un peu plus sur le studio belge qui rivalise avec les géants américains du secteur.
Ben Stassen, Caroline van Iseghem et Eric Dillens fondent nWave en 1994. En générant plus de 300 millions de dollars au box-office (depuis 2008) grâce à ses huit longs métrages : "Fly me to the moon" , "L'extraordinaire voyage de Samy", "The son of Bigfoot"... , le studio, surnommé le "Pixar belge", n'a rien à envier aux grandes stars hollywoodiennes du secteur. Avec la sortie en salle prochaine de "The Queen’s Corgi", qui raconte l’histoire des chiens de la reine d’Angleterre de manière humoristique, nWave marque le coup en ayant déjà vendu le film à plus de 70 pays et en comptabilisant plus de 20 millions de vues sur sa bande-annonce diffusée sur les réseaux sociaux. Même avec de tout petits moyens, le studio se met à la hauteur des ténors de l'animation tels que Disney, Dreamworks et Pixar. "Le budget de nos films tourne autour de 20 millions de dollars, alors qu’aux Etats-Unis un film d’animation coûte au moins 100 millions. Ce n’est pas pour autant que l’on peut être cinq fois moins attractif ! On doit être plus efficace, faire des compromis" explique Ben Stassen.
C'est à la suite de sa rencontre, au début des années 90, avec Jean-Pierre Dauzun, fondateur de Little Big One (LBO), que Ben Stassen crée son premier court-métrage de 4 minutes diffusé dans des parcs d’attraction. En 1994, la société LBO tombe en faillite, Ben Stassen décide donc de reprendre l'entreprise avec Caroline van Iseghem et Eric Dillens et crée ainsi nWave. Depuis, 4 à 5 millions d’euros par an, soit un quart du chiffre d’affaires de la société est généré par des courts-métrages pour parcs de loisirs (Efteling, Futuroscope, ...), musées, zoos, etc. "Aujourd’hui, chacun de nos longs métrages est également décliné sous forme de film de 5 à 10 minutes pour les parcs d’attraction" souligne le cofondateur.
Après la diffusion de son premier film "Fly me to the moon", entièrement autofinancé (soit un budget de plus de 15 millions d’euros), nWave s'associe au Studio Canal (groupe Canal +) pour le lancement de son 2ème film "le Voyage extraordinaire de Samy" qui génère alors 100 millions de dollars au box-office. En 2010, Studio Canal prend 49% de l’entreprise et quatre films vont alors se succéder. Cependant, lorsque nWave annonce à Canal qu'il souhaite réaliser le projet de "The Queen’s Corgi", le studio n'approuve pas l'idée car David Heyman, producteur des blockbusters "Harry Potter" et "Paddington" (coproduit avec Studio Canal), envisage de travailler sur ces mêmes personnages. NWave reprend son indépendance en se détachant du groupe et, fin 2017, Ben Stassen et ses partenaires lancent "The Queen’s Corgy" en rachetant les parts de Studio Canal.
Pour pouvoir se développer, notamment à l'international, nWave a besoin de nouveaux investisseurs. C'est donc en automne dernier que Matthieu Zeller (ancien Directeur général adjoint en charge du marketing stratégique et de la distribution France et international de STUDIOCANAL), le groupe Belga et Wallimage Entreprises prennent 51% des parts de la société. Grâce à ses nouveaux investisseurs, nWave obtient de nouvelles sources de financement et la possibilité de mieux pénétrer le marché américain. "C’est notre grand défi. Cette nouvelle assise financière nous permettra de mener plusieurs projets à la fois et de sécuriser l‘emploi, affirme Ben Stassen. Certaines personnes travaillent ici depuis le début, nous avons une responsabilité envers elles". Le studio bruxellois fait presque tout en interne, les talents sont donc facilement attirés et restent dans l'entreprise comme le confirme le cofondateur, "On est très productif, on fait un film tous les quinze mois. Ils savent que leur emploi sera permanent". Aujourd’hui, nWave est composé de 30% de Belges, 30% de Français et 40% d’internationaux.
Finalement, Ben Stassen, via nWave, met en lumière le système de Tax shelter, adopté par le Gouvernement fédéral en 2004. Moyennant un avantage fiscal important, ce produit financier est destiné à encourager les entreprises à investir dans la production audiovisuelle en Belgique. "Je crois que nWave répond exactement aux objectifs du Tax shelter, c’est-à-dire créer de l’activité économique et de l’emploi en Belgique puisque nous occupons aujourd’hui 120 personnes. Nous levons des fonds sans problème. Aujourd’hui, nous sommes à même de demander une garantie aux leveurs de fonds. Ainsi, le Belga Film Fund nous garantit chaque fois 4,5 millions d’euros de financement".
Source : l'Echo