La société montoise I-care, leader dans la maintenance prédictive industrielle, a eu l’idée de convertir un appareil de mesure thermique destiné à détecter les pannes sur des machines, en un thermomètre infrarouge capable de mesurer automatiquement et sans contact la température corporelle. Un appareil d’autant plus utile en cette période de déconfinement pour éviter la propagation du virus dans le milieu du travail.
Située dans le Parc Initialis à Mons, I-care développe notamment des capteurs, qui placés sur des machines industrielles, analysent leurs vibrations, leur température, l’état de l’huile et permettent de détecter les éventuels problèmes techniques à venir et de remplacer ainsi les pièces usées avant que la panne ne survienne.
Fabrice Henrion, le CEO d’I-care, présent en Italie le 21 février, est très vite sensibilisé à l’épidémie de COVID-19. Dès son retour en Belgique quelques jours plus tard, il prend des mesures de précaution très strictes pour son entreprise. C’est là qu’« un ingénieur a eu l’idée d’installer une caméra à l’entrée des bâtiments pour surveiller la température des employés », explique-t-il à l’Echo. La solution est rapidement opérationnelle. "Ce sont des caméras qui au lieu de capter la lumière visible, captent le rayonnement infrarouge, à savoir ce que dégage n'importe quel corps dès que sa température est au-dessus de zéro degrés", détaille-t-il à la RTBF. "Sur l'écran vous vous voyez, mais en différentes couleurs qui expriment les différentes zones de température sur votre visage. La caméra détecte la température la plus élevée sur son champ de vision et affiche la température sur l'écran".
Chaque employé peut ainsi savoir instantanément s'il a -ou non- de la fièvre et ainsi rentrer chez lui s’il en a. Ce principe de précaution intéresse évidemment de nombreux secteurs, de l’industrie lourde aux PME, les hôpitaux, les maisons de repos, des banques, des immeubles de bureaux et même des opérateurs aériens pour équiper leurs avions et protéger ainsi leurs employés et/ou leurs clients.
I-care se soucie cependant de la confidentialité. «Pour rester conforme au RGPD, on a décidé de ne pas sauvegarder l’image , alors qu’on pourrait le faire», précise Fabrice Henrion. «On prend simplement la température en live. »
Rien qu’en avril, l’entreprise montoise a vendu plusieurs centaines de caméras, contre une trentaine sur toute l’année en 2019. Au vu de ce succès qui devrait s’accélérer avec le déconfinement actuel, I-care qui assemble les caméras avant de les commercialiser, devrait bientôt les fabriquer entièrement.
Basée à Mons, I-care emploie 450 personnes et dispose de plusieurs sites de production en Belgique (Gosselies, Huy, Heverlee, Kontich), ainsi qu'en Europe, aux USA, en Corée du Sud et en Australie.