Ce 22 août 2018 à 23h20 heure de Bruxelles, le satellite AEOLUS de l’ESA (European Space Agency) a décollé du Port spatial de l’Europe à Kourou, en Guyane française. Bien que le client final de ce satellite soit l’ESA, c’est le Centre Spatial de Liège (CSL) qui a réalisé la qualification finale du satellite.
Cette qualification était un véritable défi pour le CSL puisque ce n’était que la deuxième fois en 50 ans d’activités spatiales qu’il recevait un satellite complet. De nombreux défis tant humains que techniques ont été relevés avec brio : de l'éradication de la contamination en passant par l’optimisation des revêtements de surface et la stabilité des optiques, sans compter la disponibilité que l’équipe a dû fournir 7 jours/7, 24 heures/24 ainsi qu’une vérification des moindres détails.
Cet essai extrêmement délicat et pointu a été possible grâce aux compétences du CSL couplées à celles du responsable du satellite (Airbus Defence & Space UK) et du fournisseur de l’instrument (Airbus Defence&Space Toulouse) mais aussi grâce à la mise à disposition de moyens logistiques dédicacés du CSL. Ceux-ci ont permis de reproduire les conditions de l’espace : un environnement thermique stable et uniforme, un niveau de vide représentatif ainsi qu’une propreté absolue et une stabilité mécanique remarquable.
Ce test thermo-optique sur le satellite a permis de le tester complètement (à l’exception des panneaux solaires) dans les conditions de vol et en simulant également les cas extrêmes.
Ce succès confirme que le satellite va pouvoir utiliser une technologie laser révolutionnaire afin de mesurer les vents sur l’ensemble du globe. C’est son unique instrument appelé ALADIN (Atmospheric Laser Doppler INstrument) qui va expérimenter une technique entièrement nouvelle basée sur un laser de forte puissance qui va sonder les basses couches de l’atmosphère terrestre (jusqu’à 30 km d’altitude) afin de produire des profils verticaux des vents avec une précision de l’ordre de 1m/s et de recueillir des informations sur les aérosols et les nuages.
Les données stockées à bord d’Aeolus vont être transmises toutes les 90 minutes à la station terrestre de Svalbard, en Norvège. Le globe terrestre est complètement scanné en 7 jours. La durée de vie du satellite prévue est de 3 ans.
Le but de toutes ces mesures est de permettre non seulement un grand bon en avant dans les prévisions météorologiques mais aussi de contribuer à la recherche climatique à long terme. En effet, les mesures actuelles que nous avons sur les vents sont trop parcellaires. Les scientifiques et les météorologues ont besoin d’obtenir des données précises à intervalles réguliers sur les vents pour comprendre les systèmes qui influent sur le temps et le climat et pour améliorer leurs prévisions. Aeolus sera le premier satellite à leur fournir ces informations.
Copyright photo: Centre Spatial de Liège