À Obourg, en Province de Hainaut, le feu vert vient d’être donné par le Conseil d’administration de Comet Traitements : le procédé Biolix, validé au laboratoire GeMME de l’ULiège va franchir le cap de l’industrialisation puisqu’une unité de démonstration va entrer en construction. Dès le premier semestre 2019, cet investissement de 10.2 millions d’euro permettra de produire 750 tonnes de cuivre pur à 99.99% par an. L’usine impliquera directement 14 nouveaux collaborateurs. Avec cet investissement innovant, l’entreprise montoise se développe dans un nouveau domaine d’activité prometteur dans un contexte d’économie circulaire.
Jusqu’à aujourd’hui, les technologies de recyclage traditionnelles ne permettaient pas à Comet Traitements de récupérer tout le cuivre présent dans les déchets électriques et électroniques, ainsi que dans les véhicules hors d’usage que la société recycle. Grâce à la concrétisation du projet Biolix, cette situation fera partie du passé.
La technologie Biolix, initialement promue par le Plan Marshall (pôle de compétitivité MécaTech) et l’Union européenne (ECO-Innovation), a nécessité 6 ans de recherche et de développement. Comment fonctionne-t-elle? Des résidus issus du broyage de véhicules hors d’usage (VHU), de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) et de ferrailles sont plongés dans un bain d’acide aux propriétés longuement étudiées par le consortium de recherche. Seuls certains métaux dont le cuivre sont sélectivement dissouts (principe de lixiviation). Après extraction des impuretés et purification du liquide riche en cuivre, ce dernier est déposé électriquement sous forme de plaques – des cathodes – d’une pureté exceptionnelle de 99,99 %. Ces cathodes trouveront leur place, en substitution du cuivre primaire, dans les applications classiques telles que l’industrie de la construction ou de l’équipement électrique et électronique (câbles, circuits imprimés,…).
Ce financement a été fait dans le cadre du programme « Reverse Metallurgy » de la Région wallonne, avec le soutien de la SRIW, de la SFPI et de l’invest local IMBC. En effet, la Wallonie accueille plusieurs projets d’innovation technologique dédiés au recyclage de métaux. Ils sont basés sur un partenariat public-privé au sein du Pôle wallon Mecatech et doté d’un budget global de 65 millions d’euro et visent à positionner la Wallonie comme une « Recycling Valley » au cœur de l’Europe.
Reverse Metallurgy est également une communauté de la connaissance (KIC – Knowledge Innovation Community) qui permet à la Wallonie de jouer un rôle proactif au sein du réseau européen EIT Raw Materials (120 acteurs de la recherche, de l’industrie et de l’éducation en Europe).
En cas de succès, cette unité fera l’objet d’investissements complémentaires lui permettant d’adapter sa production au marché.