ProFish offre des solutions technologiques pour la protection des poissons. Cette spin-off de l'Université de Liège, basée à Namur, vient d’être sélectionnée par Arte et National Geographic pour étudier le comportement des requins.  Sa technologie va aider le biologiste marin mondialement connu Laurent Ballesta pour la réalisation d'un documentaire au cœur des lagons de Polynésie.

ProFish, dont la visibilité sur internet lui a permis de remporter des contrats en Amazonie, en Argentine ou encore à Tahiti, a pourtant d’abord commencé par travailler à la préservation des anguilles dans la Meuse.

Cette spin-off de l’ULg, exploite une technologie basée sur une barrière acoustique générée par l’émission d’infrasons. « A l’origine, cette technologie a été mise au point à l’université d’Oslo, explique Damien Sonny, docteur en biologie et fondateur de ProFish. A la suite de ma thèse de doctorat sur l’impact des prises d’eau de refroidissement de la centrale nucléaire de Tihange, l’ULg a validé cette technologie et en a acquis une licence d’exploitation. C’est désormais une solution efficace à la disposition des entreprises et des gestionnaires des rivières. Compte tenu de la multiplication des législations dans le monde, par exemple la directive cadre européenne sur l’eau, le marché s’ouvre au monde entier ! »

En 2010, la Wallonie s’inscrit parmi les bons élèves de la politique européenne  dans le domaine de l'eau et intègre dans les permis d'exploitation des barrages hydroélectriques une obligation de préservation des poissons en distinguant, notamment, les saumons et les anguilles des autres espèces.

« L'anguille est protégée depuis 2010 et inscrite sur la liste rouge des animaux en danger au même titre que le koala. Or l'une des causes de mortalité, c'est le nombre de barrages que l'espèce doit franchir dans son flux migratoire », explique Damien Sonny.

La technique de radio-pistage utilisée par ProFish permet de suivre les comportements individuels de poissons préalablement marqués avec des émetteurs radio. Ces mesures de télémétrie permettent  d’analyser l'impact que peuvent avoir les barrages et leurs turbines sur l'extinction du poisson et les scientifiques de ProFish peuvent ensuite proposer des solutions.

ProFish qui réalise la moitié de son chiffre d'affaires  à l'étranger, a déjà ouvert une antenne en France et compte s’installer en Allemagne cette année.