Dans le cadre du plan de relance de l’Union européenne, la Wallonie recevra près d’un milliard et demi d’euros. Parmi les projets proposés figure la création d’une école européenne en biotechnologie et un hub santé sur le site du Biopark de Gosselies. Le but ? Pallier à la pénurie de main d’œuvre auquel est confronté ce secteur en pleine expansion en adaptant les formations dédiées à ces métiers.
Les entreprises biotech et biopharma se multiplient en Wallonie. Elles investissent en masse et ont besoin de bras pour croître sur la scène internationale. Elles se retrouvent pourtant souvent confrontées au manque de candidats qualifiés au moment du recrutement.
Aujourd’hui, le secteur évalue à 2.400 personnes les besoins des entreprises pour ces trois prochaines années, rien qu’en Wallonie. Entre 700 et 800 postes seraient actuellement vacants. Au Forem par exemple, les services ont reçu 248 offres d’emploi des entreprises rien que pour le mois janvier. « C’est le secteur le plus performant pour le moment », confirme Marie-Kristine Vanbockestal, l’administratrice générale du Forem à l’Echo. « En 2020, 2.150 nouveaux postes ont été ouverts dans ce secteur. C’est 700 de plus par rapport à 2019 ».
Cette pénurie de main d’œuvre concerne "à peu près tous les types de fonctions", explique Hughes Bultot, le CEO d’Univercells, à la RTBF, "aussi bien les laborantins que les ingénieurs en développement ou les profils scientifiques, au niveau des procédés de production. Le vivier local est épuisé, donc nous devons attirer des profils étrangers, ou former des profils existants."
On ne parle donc pas que de doctorants mais également de techniciens ou de fonctions de middle-management. Dans la chimie et les sciences de la vie, un poste sur cinq ne nécessite par ailleurs pas d’expérience professionnelle préalable.
Ce projet d’école européenne de biotechnologie vise donc à combler le fossé entre éducation et entreprises, notamment en optimisant les programmes de formation numériques dédiées aux nouvelles compétences en matière de bioproduction ou en développant les compétences managériales. L'idée n'est donc pas de créer un acteur de formation supplémentaire mais au contraire de rassembler les énergies pour créer un centre d'excellence avec ambition européenne et répondre au mieux aux besoins des entreprises.
Ce nouveau pôle de formation professionnelle proposera des infrastructures et des services de pointes à disposition des étudiants et des demandeurs d’emploi peu ou hautement qualifiés pour les attirer dans les métiers scientifiques (STEM – science, technologie, ingénierie et mathématiques).
Le choix du lieu ne s’est pas fait au hasard. La zone de Gosselies est en effet au cœur d’un écosystème biotechnologique existant, à proximité de l’aéroport de Brussels South Charleroi Airport permettant des connexions internationales.
Ce projet estimé à 30 millions d’euros pourrait bien être un moteur pour favoriser la reprise économique post-Covid avec à la clé la création de 10.000 emplois directs et indirects. En tant que fleuron international, ce centre de formation permettra également d’attirer de nouveaux investisseurs et de développer encore davantage le secteur de la santé et des biotech en Wallonie.
Si la Commission européenne donne son feu vert, les travaux devraient débuter début 2022.