Laurent Baijot ambitionne d’enrayer la sédentarité des jeunes en partenariat avec différentes Universités. Il sera présent à la Belgium House au cœur de la capitale française pour présenter un nouveau dispositif alliant sport et santé. Moov Insights : une solution 100% belge développée au nord de Tournai en collaboration avec des chercheurs de l’ISIA Lab de l’UMons et qui s’adresse tant aux sportifs, pro ou amateurs, aux professionnels de la santé, aux professeurs d’éducation physique mais aussi aux entreprises qui souhaitent offrir à leurs employés un programme bien-être.
Fondateur par le passé d’une application de running innovante, Laurent Baijot veut aller encore plus loin : « On a constaté que le niveau de condition physique chez les jeunes a chuté de plus de 30% par rapport à la génération de leurs parents. Il y a 30 ans, sur une course de 6 min, nos parents faisaient du 13 km/h à l’heure de moyenne, et aujourd’hui nos enfants font du 9,8 km/h. La plupart des gens de 40-50 ans sont d’ailleurs plus en forme que les jeunes de 25 ans ». En cause ? Les écrans, mais aussi le Covid qui est passé par là. Les jeunes dorment moins bien, mangent mal et bougent beaucoup trop peu.
Le risque ? « Les pathologiques chroniques comme le diabète de type 2 vont se développer de plus en plus tôt en Europe. » Un constat alarmant qui le pousse à collaborer avec l’ADEPS et les grandes Facultés des Sciences de la Motricité pour « proposer des solutions pour enrayer cette sédentarité. »
Un savoir-faire wallon développé en collaboration avec les Universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles :
L'U-Mons (caméras et IA, avec le chercheur Sohaib Laraba), l’UCLouvain (études pour comprendre les motivations qui nous poussent à continuer une activités – psychologie du sport, prof. D. Brevers), l’ULB (collaboration avec l’hôpital des enfants HUDERF et un programme pour adolescents souffrant d’obésité) et des études avec les écoles du secondaire, avec la FSM de l’ULiège et la Haute Ecole Leonard de Vinci.
Aux JO, les visiteurs de la Belgium House pourront s’essayer à 4 tests (équilibre, souplesse, flexion et coordination) et comparer leurs résultats avec la population de leur âge et de leur genre afin de se situer au niveau de leur forme physique. A l’image du programme Eurofit où le jeune pourra encoder ses données et se comparer à des jeunes du même genre et âge. Depuis 1993, cette batterie EUROFIT était faite tous les 10 ans en Europe, comme baromètre de la santé physique.
Pour le grand public et les sportifs
Cette solution numérique novatrice est capable de mesurer divers paramètres de la condition physique (comme la coordination, la force, la vitesse et l’équilibre), alliant système de webcams, Intelligence Artificielle (IA) et ordinateurs puissants, capables de capter chaque mouvement du corps humain pour établir un diagnostic précis. En fonction des résultats obtenus, le sportif en herbe ou professionnel se voit alors proposer un programme d’entrainement personnalisé. L’idée étant de progresser avec plaisir et sans se faire mal. La future App dispose aussi d’un coach vocal qui encourage les utilisateurs (conseils pour accélérer ou ralentir par ex). C’est d’autant plus utile qu’on a souvent tendance à courir trop vite et donc à abandonner plus vite. Les ressorts motivationnels à commencer et maintenir une pratique sportives sont justement à l’étude avec le Prof. Brevers.
Pour les professeurs d'éducation physique
Avec ce dispositif, « l’idée est aussi de redonner un rôle clé aux professeurs d’éducation physique dans un projet d’institution, ils pourront suivre l’élève sur 6 années secondaires et engager un travail de remédiation et de détection de talent en renvoyant les jeunes vers des clubs sportifs. » Laurent Baijot s’y connait en talent. Lui qui tout jeune avait les qualités pour devenir coureur olympique a du renoncé à ses rêves par manque d’encadrement sportif de qualité. Il s’entrainait trop et trop dur, comme la plupart des talents, mais aussi des personnes qui veulent se remettre au sport.
Pour les professionnels de la santé
Autre public-cible : les professionnels de la santé comme les kinésithérapeutes qui pourront ainsi suivre leurs patients pendant et après leur revalidation grâce à cette digitalisation.
Pour sensibiliser les autorités
Le but est également d’objectiver des données transversales pour engager des dialogues avec les autorités et les sensibiliser à cette question de santé publique. Évidemment, avec toutes les protections de données obligatoires.
Le dispositif pourrait être intégré dans une application intitulée Moov Insights d’ici la fin d’année, pour tenter d’améliorer la condition physique des jeunes en Wallonie ou à l’étranger, ou de participer au projet de recrutement de 8.000 militaires par la Défense d’ici 2030 en Belgique.
Et pour les entreprises
Enfin, cette solution s’adresse surtout aux entreprises qui souhaitent améliorer le bien-être de leurs employés et indirectement réduire l’absentéisme tout en augmentant la productivité. Des ateliers en entreprise, similaires à ce qui est présenté sur le stand à Paris permettent par exemple de prédire les problèmes de dos qui représente la deuxième cause d’absentéisme la plus fréquente en Belgique et en France. Laurent Baijot propose par ailleurs des ateliers autour de la remise en forme et d’une meilleure nutrition. Des ateliers d’une ou plusieurs journées dont Airbus, en France, a déjà fait bénéficier ses employés.