Rencontre avec Geoffrey Moreels, fondateur de "MY BOB", le chapeau nomade.
Née en 2008 dans la tête de Geoffrey Moreels, diplômé d'HEC, ex-cadre dans le secteur paramédical, fan de voyages, passionné de contacts humains et riche d'un gigantesque carnet d'adresses, la marque d'accessoires belge MY BOB est l'incarnation parfaite de ce que la globalisation a de plus noble et de plus humain. Rencontre avec un chef d'entreprise heureux.
Vous avouez qu'à vos débuts, vous ne connaissiez rien à la mode. Comment, dans ces conditions, peut-on construire un concept aussi cohérent ?
MY BOB, c'est d'abord une histoire de rencontres. À l'origine, lorsque j'ai eu envie de donner une nouvelle orientation à ma carrière, j'avais plusieurs idées en tête, dont certaines très éloignées du secteur de la mode ou de l'accessoire. Un ami qui vivait en Équateur m'a parlé des chapeaux qu'on produisait là-bas. J'ai creusé l'idée, développé un concept de customisation autour de ce produit avant de lancer MY BOB.
La customisation, c'est dans l'air du temps. Or, vous dites que vous n'étiez pas au fait des tendances...
C'est une réalité. J'ai d'ailleurs été ravi de découvrir que peu après la création de la marque, le panama est redevenu super branché. Quant à la customisation, j'imaginais, au départ, qu'elle concernerait le consommateur final. Or, pour des raisons pratiques et commerciales, j'ai finalement choisi d'en faire bénéficier mes boutiques partenaires. Lors des salons auxquels nous participons, les acheteurs ont la possibilité de personnaliser leur commande.
De manière concrète, comment cela se passe-t-il ?
Chaque saison, nous lançons une collection inspirée d'une destination qui nous a fait vibrer. Cet automne hiver, c'était la station de ski italienne de Cortina dans les Dolomites. Nous avons imaginé des feutres, casquettes, bonnets... que nos clients ont pu rehausser de petits accessoires brodés : des rubans, des plumes ou des broches brodés à la main dans un atelier artisanal de Mumbai. Ces accessoires sont de vrais petits bijoux qui rendent chaque chapeau unique.
Votre réseau de fournisseurs figure au cœur de l'ADN de MY BOB...
Cette marque, c'est avant tout la rencontre entre une idée totalement belge et le savoir-faire d'une jolie brochette de fournisseurs installés aux quatre coins du monde : l'Espagne pour nos chapeaux de feutre, l'Équateur pour les panamas, l'Inde pour les broderies, l'Italie pour la paille tressée de nos modèles d'été, etc. Depuis environ un an, je suis épaulé par une styliste parisienne – encore une jolie rencontre – qui donne à nos collections une direction plus mode. Son regard éclairé a donné un coup de boost à la marque. De mon côté, je gère la stratégie commerciale tout en continuant à développer notre réseau de partenaires. Une troisième personne est en charge du back office.
À l'instar d'une marque d'accessoires comme Delvaux, vous êtes beaucoup mieux distribué en Asie qu'en Belgique, par exemple...
C'est exact. MY BOB est présent dans de superbes points de vente en Chine et au Japon. Depuis peu, nous sommes également représentés par un agent américain, en charge de nous positionner de manière plus nette sur ce marché. Quant au prochain salon White auquel nous participons prochainement, nous espérons qu'il va nous permettre de proposer notre collection été 2018 à de belles boutiques européennes, à Milan, notamment.
Votre première partie de carrière vous a t-elle a permis de poser un regard plus pragmatique sur ce projet ?
Sans aucun doute. Bien que très abouti, MY BOB est un concept en évolution constante. Notre souci du détail s'applique évidemment au produit en tant que tel – nous sommes les premiers à avoir développé un chapeau en feutre ultra léger pour l'été –, mais aussi à notre packaging, au logo (un B qui s'affiche sur chaque chapeau, ndlr.) et à notre service clients qui se veut aussi proche possible de la perfection.
Par Marie Honnay
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