Déjà impliquée dans la mission d’observation de la stratosphère Altius à plusieurs niveaux depuis 2018, la société d’ingénierie logicielle SPACEBEL a terminé l’année 2020 en beauté. L’Agence spatiale européenne (ESA) vient en effet de lui octroyer un nouveau contrat portant sur la fourniture du segment sol de gestion des données de la charge utile du satellite. Cette infrastructure sol opérationnelle sera installée à Redu et traitera les données produites par l’instrument de bord avant leur transmission aux différents utilisateurs.
Composant du programme européen « Earth Watch » avec la Belgique en tant que principal contributeur à hauteur de 94% du budget, Altius (Atmospheric Limb Tracker for the Investigation of the Upcoming Stratosphere) est un micro satellite dédié à la surveillance opérationnelle des profils d'ozone stratosphérique. Cette nouvelle mission de l’ESA initiée par l’Institut Royal d’Aéronomie Spatiale de Belgique (IASB) permettra de détecter la composition de l’atmosphère et les changements de la couche d’ozone stratosphérique. En plus des émissions de gaz à effet de serre, le satellite va mesurer d’autres traces de gaz atmosphériques tels que les aérosols qui nuisent à la qualité de l’air sur Terre.
Face aux enjeux environnementaux actuels, Altius apportera aussi, pour une durée minimum de 3 ans, une réponse à la pénurie imminente de satellites capables de surveiller la présence des composants de notre atmosphère. D'un point de vue technologique, Altius se distingue par une ligne de visée à l’horizon qui doit permettre d’établir des profils d’ozone avec la résolution requise. S’inscrivant dans la lignée de la famille Proba, le développement ainsi que l’exploitation du futur satellite belge iront de pair avec une optimisation des coûts. Son lancement est programmé fin 2023 depuis Kourou.
Thierry du Pré-Werson, Administrateur Délégué de SPACEBEL se dit honoré de pouvoir contribuer davantage au succès de cette mission spatiale majeure qui fournira des données scientifiques précises et aidera ainsi les décideurs politiques notamment en regard de l’Accord de Paris sur le réchauffement climatique : «SPACEBEL est déjà en charge du développement du logiciel de bord d’Altius. Aujourd’hui, ESA désigne SPACEBEL comme maître d’œuvre de la définition, de l’architecture système et de l’intégration du segment sol de gestion des données de la charge utile. Nous assurons ce rôle de maître d’œuvre industriel avec à nos côtés les partenaires scientifiques de l’IASB (Bruxelles) et de l’Université de Saskatchewan au Canada. Le centre B.USOC et Space Applications Systems NV font également partie du consortium et contribuent au planning de la mission et à la préparation des opérations. Ce nouveau projet représente une charge de travail significative pour nos équipes. Il s’agit d’une belle reconnaissance du savoir-faire de SPACEBEL en tant que leader du secteur spatial européen. Je tiens à remercier BELSPO (Politique scientifique fédérale belge) et l’ESA de leur confiance. Les enjeux sont là, il est temps d’œuvrer ensemble au succès de ce projet. »
Jean-Christophe Schyns, en charge du suivi de la mission au sein de BELSPO souligne: « Ce projet initié par l'IASB et soutenu par Belspo voit son segment spatial développé par la société belge QinetiQ alors que l'instrument est conçu et développé par une autre société belge OIP. Ces deux entreprises sont aidées dans leurs tâches par beaucoup de sous-contractants issus de notre pays mais aussi du Canada, de Roumanie et du Grand-duché de Luxembourg, les 3 autres pays contributeurs de la mission. Que SPACEBEL soit maintenant contractualisé comme maître d'œuvre industriel du segment sol de la mission par l'ESA confirme encore l'implication voulue par notre pays dans cette mission qui est et sera, depuis l'émergence du projet dans un laboratoire de l'IASB jusqu'au traitement des données sur le plateau d'Uccle lorsque le satellite sera en vol, un succès dont la Belgique peut être fière.»