Le montant des exportations wallonnes en 2019 s’élève à près de 50 milliards d’euros : un record ! Toujours leader, l’industrie chimique représente un tiers de ce montant. La Grande Exportation gagne aussi du terrain en comptant désormais 27,4% du total exporté. Si 2020 s’annonce évidemment bien plus morose, la Wallonie compte déjà sur sa capacité de résilience qui a fait ses preuves lors de la dernière crise. 2021 devrait déjà permettre de rattraper le retard pris cette année.
Selon les plus récentes statistiques de la Banque Nationale de Belgique (BNB), le montant des exportations wallonnes s’est élevé à 49,2 milliards € en 2019, soit 11,2% de plus qu’en 2018 qui avait pourtant déjà enregistré une belle progression. Un record absolu en termes de valeur exportée annuelle.
« En termes de benchmarking, nous ne pouvons nous montrer que satisfaits ! », se réjouit Pascale Delcomminette, Adminitratrice générale de l’Agence wallonne à l’Exportation et aux Investissements étrangers (AWEX). « La Wallonie affiche une belle croissance par rapport à nos marchés de référence (Flandre, Allemagne, Pays-Bas, France et zone Euro19) ».
Sur le plan géographique, on note que le poids des pays hors zone UE28 dans le total du commerce extérieur de la Wallonie dépasse pour la première fois la barre des 25% en 2019. Les exportations wallonnes sont en hausse l’année dernière dans la presque totalité des régions hors UE28. Les ventes des entreprises wallonnes ont notamment connu des avancées particulièrement sensibles en Amérique du Nord (+49,6%).
Au niveau sectoriel, les exportations de matériaux de construction (+55,4%) et de matériel de transport (+47,7%) affichent des progressions spectaculaires, ainsi que, dans une moindre mesure, des instruments d’optique et de précision (+13,2%), des produits agroalimentaires (+12,8%) et des matières plastiques (+9,6%). Ces 5 catégories de produits comptent pour 25% du total de nos exportations en 2019. Mais c’est le secteur de la chimie et des sciences de la vie qui est le véritable moteur de ce montant record. Les exportations des produits pharmaceutiques ont augmenté de 28,7% l’année dernière, représentant ainsi un tiers du total wallon.
« Notre position de leader en matière d’exportations rappelle que les produits du secteur de la chimie et des sciences de la vie sont à la source de nombreuses chaînes de valeur. L’industrie alimentaire, les soins de santé, l’électronique, le textile, la construction, les transports ou encore l’approvisionnement en énergie et en eau en sont autant d’exemples », explique Frédéric Druck, Administrateur délégué d’Essenscia Wallonie (Fédération belge des industries chimiques et des sciences de la vie). « Pour sortir de la crise économique dûe au Covid-19, un ancrage industriel solide est indispensable. Nous devons également continuer à développer le commerce international. Pour y parvenir, nous avons véritablement besoin d’une politique industrielle ambitieuse, des accords commerciaux équitables et d’une infrastructure logistique de première classe, telle que l’aéroport de Liège, plaque tournante pour les exportations pharmaceutiques à l’échelle internationale. »
De son côté, l’AWEX se prépare à la décrue engendrée par la crise et qu’elle évalue entre 13 et 18% (soit entre 6 et 9 milliard €). Pour anticiper au mieux la reprise, l’Agence wallonne à l'Exportation et aux Investissements étrangers a revu sa stratégie d’aide aux entreprises exportatrices : foires virtuelles, formations à distance, renfort de l’encadrement des entreprises, prospection accrue des marchés étrangers. Toute l'offre aux entreprises et opérateurs est adaptée pour les aider au mieux face à la crise.
Et les chiffres de 2019 donnent espoir. Le dynamisme des entreprises wallonnes, et leur adaptation à l'économie de marché laisse présager que si la crise ne perdure pas trop longtemps, la tendance pourrait rapidement devenir positive. Après la crise économique de 2008, la machine wallonne est repartie plus vite qu’ailleurs. La proportion importante des ventes étrangères représentée par le secteur pharmaceutique (33%), qui est beaucoup moins sujet aux aléas conjoncturels, devrait encore permettre à la Wallonie de limiter la casse cette fois-ci.