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Ce modèle a été créé par le Fab-c (Charleroi), le YourLab (Andenne) et le Fablab ULB
Ce modèle a été créé par le Fab-c (Charleroi), le YourLab (Andenne) et le Fablab ULB

Les FabLabs de Wallonie (ces espaces collaboratifs de prototypage) sont impliqués depuis le début de l’épidémie dans le développement et la production de solutions pour lutter contre le COVID-19. L’activité la plus soutenue actuellement est la fabrication de masques anti-projection pour le corps médical et les autres professions en première ligne. Echange et innovation sont décidément au cœur de l’écosystème wallon et de ces initiatives en réseau en particulier. Des mots-clés certainement déterminants dans la résolution de cette crise.

Les initiatives se succèdent pour pallier le manque de masques pourtant essentiels pour protéger le personnel soignant mais également les pharmaciens, les agents de laboratoire, les pompiers, les policiers, le personnel du secteur alimentaire… En collaboration avec l’hôpital Saint Pierre, les FabLabs (entendez LABoratoire de FABrication ouvert au grand public) de l’ULB, Mons, Andenne, Charleroi ou encore Tournai ont décidé eux aussi d’allier leurs forces pour contribuer à lutter contre cette pénurie. Parmi les projets en cours figurent notamment la réalisation de masques respiratoires, de pousses seringues et de respirateurs mais ils ont également développé un modèle de masque pour mieux protéger les personnes exposées à des malades du COVID-19.

Des scientifiques, architectes, designers, ingénieurs, médecins et techniciens ont développé plusieurs modèles de “surmasques” intégraux et réutilisables permettant d’allonger la vie des masques chirurgicaux et FFP2. Un équipement qui améliore la protection des soignants puisqu’il recouvre entièrement le visage « et permet donc d’éviter la contamination par les muqueuses des yeux »”, précise dans La Libre Alain Delchambre, co-coordinateur du Fablab ULB. Placé au-dessus du masque chirurgical, il constitue “une barrière à 100 % sûre” puisqu’il protège contre les projections extérieures.

Le matériau de base est une feuille en plastique A4 comme celle utilisée sur les anciens rétroprojecteurs. Grâce à l’impression 3D et la découpe laser, un support permet à la feuille de tenir devant le visage de ses usagers. Ces prototypes de visières ont été testés et validés par les médecins du CHU Saint-Pierre.

"Les modèles FFP2 auraient demandé trop de temps de production", explique Alain Delchambre. Alors qu’en une journée, un seul FabLab peut produire environ 600 surmasques. Plusieurs milliers de masques ont déjà été produits à ce jour et ce n’est qu’un début. Les demandes affluent de la part des hôpitaux, tant en Belgique qu’à l’étranger.

La solidarité et l’innovation résument bien l’initiative, selon Cécile Sztalberg, directrice de la Fondation Michel Cremer, qui finance une partie des matières premières. « Certains fournisseurs ont mis à disposition les matériaux à prix coûtant : les gestes de solidarité sont nombreux en temps de crise. Cette chaîne de solidarité, le travail en réseau et la rapidité de la mise en place du processus de production ont été favorisés par un écosystème déjà présent », ajoute-t-elle. Les médecins et les ingénieurs travaillent en effet en proche collaboration au développement d’outils médicaux depuis une dizaine d’années. Par ailleurs, “la filière d’ingénieur bio-médical a permis aux ingénieurs de comprendre et de parler la même langue que les médecins”, ajoute Alain Delchambre.

“Nous disposons d’atouts indéniables pour faire face : des capacités, des ressources, des compétences, un réseau large d’hôpitaux universitaires et la volonté de nombreux acteurs de s’inscrire dans ces chaînes de solidarité”, souligne Cécile Sztalberg.

Les plans et les tutoriels sont en ligne afin que tout le monde (certains modèles plus basiques ne nécessitent qu’une simple  agrafeuse) puisse produire ces surmasques et participer à l’effort collectif.

Si vous possédez des stocks de feuilles plastiques, format A4, qu’on utilisait jadis avec les rétro-projecteurs ou encore des feuilles transparentes utilisées en couverture pour relier des dossiers, débarassez-vous en les apportant dans un des FabLab wallons. Ceux-ci travaillent  main dans la main et se partagent leurs stocks.

Le concept de FabLab a été défini au sein du MIT (Massachussetts Institute of Technology). Il s’agit d’un LABoratoire de FABrication ouvert au public dans lequel on trouvera des outils de fabrication numérique. Un FabLab doit au minimum disposer de 4 machines (une imprimante 3D, une découpeuse vinyle, une découpeuse laser et une fraiseuse numérique CNC). De quoi matérialiser bon nombre de prototypes.

La philosophie du FabLab est « Concevez-le et fabriquez-le vous-mêmes ! » Les FabLabs s’adressent aux étudiants, aux chercheurs, aux designers, aux artistes, aux roboticiens, aux entrepreneurs et à tous les bricoleurs du 21e siècle qui veulent passer rapidement d’une idée à un prototype pour promouvoir leur projet.

 

Source : La Libre et le FabLab de Mons

 

 

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