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Thibaut Detroux, chercheur à l’ULg, vient de créer un logiciel qui étudie les vibrations des avions. Le logiciel intrigue et intéresse dans le monde de l’aviation.

Sa passion remonte à l’enfance et son baptême de l’air que lui avait offert son oncle à l’aérodrome de Templou. Ce jour-là, Thibaut Detroux était encore très loin d’imaginer que bien des années plus tard, l’US Air Force, Safran ou encore Airbus s’intéresseraient de près à ses travaux.

Ce jeune docteur en sciences appliquées de 28 ans vient de décrocher le prix de la meilleure thèse de Belgique en ingénierie mécanique. L’intitulé officiel de son travail est «Performance and Robustness of Nonlinear Systems Using Bifurcation Analysis».

Pour résumer ce dernier, il s’agit du développement d’un logiciel qui permet de détecter des vibrations susceptibles d’altérer dangereusement une structure complexe, comme un avion dans des conditions parfois particulières.

Un avion en plein vol peut rencontrer des vents plus forts, traverser des turbulences, il peut aussi accélérer, changer d’altitude brusquement. « Il s’agit de variations de contraintes qui vont entraîner des vibrations dans la structure, explique le chercheur. Exemple bien connu: le flottement des ailes qui arrive lorsqu’on augmente la vitesse d’un avion, se mettant ainsi à vibrer avant de se remettre au «repos». Mais si on dépasse une certaine vitesse, on voit des vibrations qui augmente de plus en plus»

Dans la pratique, on n’en arrive pourtant  pas au point que l’appareil se désintégre en vol. «Cela reste évidemment du domaine de l’exception, sourit Thibaut Detroux. L’avion reste toujours le moyen de transport le plus sûr… Mais voilà, avec les récentes contraintes environnementales, les ingénieurs sont amenés à pousser le design avions plus loin. Ils doivent polluer moins et donc moins consommer. Rendre les avions plus légers. Ils sont ainsi construits de plus en plus minces et deviennent plus élancés. Et à cause de ces évolutions, on observe des vibration»

Son travail était ainsi de composer un logiciel qui permettait de détecter ces phénomènes pour des structures dynamiques, en particulier dans l’aérospatiale.

«Ce sont donc les avions, mais aussi les satellites. C’est inédit dans le sens où la littérature comporte bien des méthodes, mais qui s’appliquaient à des systèmes très simples, pas sur une structure complexe comme un avion.» Et si l’US Air Force et Airbus suivent ses travaux c’est parce qu’il s’assure que les «bifurcations n’arrivent pas trop tôt et, surtout, ne vont pas engendrer de catastrophe pour l’avion» Une bifurcation étant un changement soudain dans la dynamique d’une structure.

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